알랭 바디우, 에티엔 발리바르, 자크 랑시에르, 장-뤽 낭시 등과 같이 현재 프랑스 철학계를 대표하는

 

철학자들이 21일 [리베라시옹]에 공동의 명의로 '그리스 구제금융'을 비판하는 성명서를 발표했네요.

 

관심 있는 분들은 읽어보시기 바랍니다.

 

프랑스어 원문과 영어 번역문을 함께 올립니다.

 

우리도 능력 있는 분이 좀 번역해서 실어도 좋을 것 같습니다.

 

널리 좀 알려주세요.

 

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http://www.liberation.fr/monde/01012391134-sauvons-le-peuple-grec-de-ses-sauveurs

 

Sauvons le peuple grec de ses sauveurs! in: Liberation. February 21, 2012

 

Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Claire Denis, Jean-Luc Nancy, Jacques Ranciere, Avital Ronell.

 

 

Au moment où un jeune Grec sur deux est au chômage, où 25 000 SDF errent dans les rues d’Athènes, où 30% de la population est tombée sous le seuil de pauvreté, où des milliers de familles sont obligées de placer leurs enfants pour qu’ils ne crèvent pas de faim et de froid, où nouveaux pauvres et réfugiés se disputent les poubelles dans les décharges publiques, les «sauveurs» de la Grèce, sous prétexte que les Grecs «ne font pas assez d’efforts», imposent un nouveau plan d’aide qui double la dose létale administrée. Un plan qui abolit le droit du travail, et qui réduit les pauvres à l’extrême misère, tout en faisant disparaître du tableau les classes moyennes.

 

Le but ne saurait être le «sauvetage» de la Grèce : sur ce point, tous les économistes dignes de ce nom sont d’accord. Il s’agit de gagner du temps pour sauver les créanciers tout en menant le pays à une faillite différée. Il s’agit surtout de faire de la Grèce le laboratoire d’un changement social qui, dans un deuxième temps, se généralisera à toute l’Europe. Le modèle expérimenté sur les Grecs est celui d’une société sans services publics, où les écoles, les hôpitaux et les dispensaires tombent en ruine, où la santé devient le privilège des riches, où les populations vulnérables sont vouées à une élimination programmée, tandis que ceux qui travaillent encore sont condamnés aux formes extrêmes de la paupérisation et de la précarisation.

 

Mais pour que cette offensive du néolibéralisme puisse arriver à ses fins, il faut instaurer un régime qui fait l’économie de droits démocratiques les plus élémentaires. Sous l’injonction des sauveurs, on voit donc s’installer en Europe des gouvernements de technocrates qui font fi de la souveraineté populaire. Il s’agit d’un tournant dans les régimes parlementaires où l’on voit les «représentants du peuple» donner carte blanche aux experts et aux banquiers, abdiquant leur pouvoir décisionnel supposé. Un coup d’Etat parlementaire en quelque sorte, qui fait aussi appel à un arsenal répressif amplifié face aux protestations populaires. Ainsi, dès lors que les députés ont ratifié la convention dictée par la troïka (l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international), diamétralement opposée au mandat qu’ils avaient reçu, un pouvoir dépourvu de légitimité démocratique aura engagé l’avenir du pays pour trente ou quarante ans.

 

Parallèlement l’Union européenne s’apprête à constituer un compte bloqué où serait directement versée l’aide à la Grèce afin qu’elle soit employée uniquement au service de la dette. Les recettes du pays devraient être en «priorité absolue» consacrées au remboursement de créanciers, et, si besoin est, directement versées à ce compte géré par l’Union européenne. La convention stipule que toute nouvelle obligation émise dans son cadre sera régie par le droit anglais, qui engage des garanties matérielles, alors que les différends seront jugés par les tribunaux du Luxembourg, la Grèce ayant renoncé d’avance à tout droit de recours contre une saisie décidée par ses créanciers. Pour compléter le tableau, les privatisations sont confiées à une caisse gérée par la troïka, où seront déposés les titres de propriété de biens publics. Bref, c’est le pillage généralisé, trait propre du capitalisme financier qui s’offre ici une belle consécration institutionnelle. Dans la mesure où vendeurs et acheteurs siégeront du même côté de la table, on ne doute guère que cette entreprise de privatisation soit un vrai festin pour les repreneurs.

 

Or toutes les mesures prises jusqu’à maintenant n’ont fait que creuser la dette souveraine grecque et, avec le secours de sauveurs qui prêtent à des taux usuraires, celle-ci a carrément explosé en approchant des 170% d’un PIB en chute libre, alors qu’en 2009 elle n’en représentait encore que 120%. Il est à parier que cette cohorte de plans de sauvetage - à chaque fois présentés comme «ultimes» - n’a eu d’autre but que d’affaiblir toujours davantage la position de la Grèce de sorte que, privée de toute possibilité de proposer elle-même les termes d’une restructuration, elle soit réduite à tout céder à ses créanciers sous le chantage de «la catastrophe ou l’austérité».

 

L’aggravation artificielle et coercitive du problème de la dette a été utilisée comme une arme pour prendre d’assaut une société entière. C’est à bon escient que nous employons ici des termes relevant du domaine militaire : il s’agit bel et bien d’une guerre conduite par les moyens de la finance, de la politique et du droit, une guerre de classe contre la société entière. Et le butin que la classe financière compte arracher à «l’ennemi», ce sont les acquis sociaux et les droits démocratiques, mais au bout du compte, c’est la possibilité même d’une vie humaine. La vie de ceux qui ne produisent ou ne consomment pas assez au regard des stratégies de maximisation du profit, ne doit plus être préservée.

 

Ainsi, la faiblesse d’un pays pris en étau entre la spéculation sans limites et les plans de sauvetage dévastateurs, devient la porte dérobée par où fait irruption un nouveau modèle de société conforme aux exigences du fondamentalisme néolibéral. Modèle destiné à toute l’Europe et plus si affinités. C’est le véritable enjeu et c’est pour cela que défendre le peuple grec ne se réduit pas à un geste de solidarité ou d’humanité abstraite : l’avenir de la démocratie et le sort des peuples européens sont en question. Partout la «nécessité impérieuse» d’une austérité «douloureuse, mais salutaire» va nous être présentée comme le moyen d’échapper au destin grec, alors qu’elle y mène tout droit.

 

Devant cette attaque en règle contre la société, devant la destruction des derniers îlots de la démocratie, nous appelons nos concitoyens, nos amis français et européens à s’exprimer haut et fort. Il ne faut pas laisser le monopole de la parole aux experts et aux politiciens. Le fait qu’à la demande des dirigeants allemands et français en particulier la Grèce soit désormais interdite d’élections peut-il nous laisser indifférents ? La stigmatisation et le dénigrement systématique d’un peuple européen ne mériteraient-ils pas une riposte ? Est-il possible de ne pas élever sa voix contre l’assassinat institutionnel du peuple grec ? Et pouvons-nous garder le silence devant l’instauration à marche forcée d’un système qui met hors la loi l’idée même de solidarité sociale ?

 

Nous sommes au point de non-retour. Il est urgent de mener la bataille des chiffres et la guerre des mots pour contrer la rhétorique ultralibérale de la peur et de la désinformation. Il est urgent de déconstruire les leçons de morale qui occultent le processus réel à l’œuvre dans la société. Il devient plus qu’urgent de démystifier l’insistance raciste sur la «spécificité grecque», qui prétend faire du caractère national supposé d’un peuple (paresse et roublardise à volonté) la cause première d’une crise en réalité mondiale. Ce qui compte aujourd’hui ne sont pas les particularités, réelles ou imaginaires, mais les communs : le sort d’un peuple qui affectera tous les autres.

 

Bien des solutions techniques ont été proposées pour sortir de l’alternative «ou la destruction de la société ou la faillite» (qui veut dire, on le voit aujourd’hui : «et la destruction et la faillite»). Toutes doivent être mises à plat comme éléments de réflexion pour la construction d’une autre Europe. Mais d’abord il faut dénoncer le crime, porter au grand jour la situation dans laquelle se trouve le peuple grec à cause des «plans d’aide» conçus par et pour les spéculateurs et les créanciers. Au moment où un mouvement de soutien se tisse autour du monde, où les réseaux d’Internet bruissent d’initiatives de solidarité, les intellectuels français seraient-ils donc les derniers à élever leur voix pour la Grèce ? Sans attendre davantage, multiplions les articles, les interventions dans les médias, les débats, les pétitions, les manifestations. Car toute initiative est bienvenue, toute initiative est urgente.

 

Pour nous, voici ce que nous proposons : aller très vite vers la formation d’un comité européen des intellectuels et des artistes pour la solidarité avec le peuple grec qui résiste. Si ce n’est pas nous, ce sera qui ? Si ce n’est pas maintenant, ce sera quand ?

 

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Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue «Alètheia», Athènes, Michel Surya, directeur de la revue «Lignes», Paris, Dimitris Vergetis, directeur de la revue «Alètheia», Athènes. Et : Daniel Alvara,Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Etienne Balibar, Fernanda Bernardo, Barbara Cassin, Bruno Clément, Danielle Cohen-Levinas, Yannick Courtel, Claire Denis, Georges Didi-Huberman, Roberto Esposito, Francesca Isidori, Pierre-Philippe Jandin, Jérôme Lèbre, Jean-Clet Martin, Jean-Luc Nancy, Jacques Rancière, Judith Revel, Elisabeth Rigal, Jacob Rogozinski, Hugo Santiago, Beppe Sebaste, Michèle Sinapi, Enzo Traverso

 

 

 

 

http://www.europeagainstausterity.org/?p=650

Save the Greeks from their Saviours! says Alain Badiou

French intellectuals have launched a new statement today in support of the Greek people: Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Claire Denis, Jean-Luc Nancy, Jacques Ranciere, Avital Ronell. Save the Greeks from their Saviors! February 22, 2012. Translation into English by Anastazia Golemi.

 

 

At this moment, that one out of two Greeks is unemployed, 25.000 homeless wander in the streets of Athens, 30% of the population is living below the poverty line, thousands of families have to put their children in institutions so they won’t die of hunger and cold, and refugees and newly poor citizens struggle for garbage bins in public places, the “saviors” of Greece, under the pretext of the Greeks “not putting lots of effort” impose a new plan of help that doubles the given lethal dose. A plan that eliminates the labor law, and condemns the already poor people to extreme poverty, while vanishing the middle classes.

 

There is no chance this idea is the “salvation” of Greece: all the -worthy of the name- economists agree on that. The goal is to win time in order to save the creditors while the country is driven to a prescribed bankruptcy. Primarily, the aim is to transform Greece into a laboratory of social transformation that will be generalized later across Europe. The model tested over the Greeks is a model of a society without public services, in which schools, hospitals and medical centers are demolished, health becomes a privilege of the rich, vulnerable populations are destined for a planned extermination, while those who still have a job will be working under extreme insecurity and economic misery.

 

But in order that the counterattack of neoliberalism to achieve its goal, needs a system to established, that abolishes the most basic democratic rights. Under orders of the rescuers, we see that in Europe are installed governments of technocrats who despise popular sovereignty. This is a turning point concerning the parliamentary systems in which we see the “representatives” of the people to empower professionals and bankers, “carte blanche”, denying the alleged authority to make decisions. A type of parliamentary coup, which refer, inter alia, in an expanded repressive arsenal against the protests of the people. Therefore, once the Members ratified the diametrically opposed to the mandate dictated by the Troika agreement (European Union, European Central Bank, International Monetary Fund), a power lacking democratic legitimacy mortgaging the future of the country for the next thirty or forty years.

 

Furthermore, the European Union is ready to create a blocked bank account in which the aid to Greece will be deposited directly in order to be used exclusively for the benefit of the debt. The revenues of the country must be the “absolute priority” to repay creditors and, if need comes up should be directly deposited into this account that is managed by the European Union. The Convention explicitly requires that any new obligations that may arise will be governed by the English law, which requires material guarantees, and the disputes will be decided by the courts of Luxembourg and Greece will have been a priori lost every right of appeal against any seizure the creditors may decide. To complete the picture, privatization assigned to a fund managed by Troika which will hold the ownership titles of public goods. To complete the picture, privatization assigned to a fund managed by Troika which will hold the titles of ownership of public goods. In short, we are dealing with a generalized looting, a characteristic of the financial capitalism that in this case offers himself an institutional betrayal. To the extent that sellers and buyers will sit on the same side of the table, we have not the slightest doubt that the privatization project is a real symposium for the buyers.

All the measures taken so far had only result in deepening the Greek national debt which, with the help of the rescuers who lend to usurious interest rates, has literally skyrocketing approaching 170% of a gross national product in free fall, while in 2009 represented only 120%.

 

Everyone can bet that those many rescue plans that are presented each time as “final” – were intended to weaken more and more Greece’s position so that, lacking any opportunity to propose its own terms of a reconstruction, to be forced to sell everything to the creditors under the blackmail of “destruction or austerity.” The artificial and forced deterioration of the debt issue was used as a weapon of assault for the fall of a society as a whole.We are deliberately using here terms that belong to the military terminology: this is clearly a war conducted by the means of economy, politics and law, a class war against the entire society. And the spoils that the financial system expects to distract from “the enemy” are the social gains and democratic rights, but what is ultimately at stake is the ability for a human life. And the life of those who do not produce or consume enough compared with the profit-maximizing strategies should not be maintained.

So, the inability of a country caught in the vise of unlimited speculation and destructive plans of salvation, is the secret door from where a model -society violently invades in accordance with the requirements of the neo-liberal fundamentalism. A model for whole Europe and beyond. This is the real challenge, and therefore the defense of the Greek people is not limited to a gesture of solidarity or abstract humanity: the future of democracy and the fate of European nations are at stake. Everywhere the “urgent necessity” of a “painful but life-saving” austerity is presented as the means to avoid the fate of Greece, but this leads directly to it.

 

Against this organized attack against society, in front of the disaster of the last islands of democracy, we call our fellow citizens, the French and European friends to express themselves strongly. We must not allow the monopoly of speech to the “experts” and politicians. The fact that the request of mainly German and French leaders now is to ban elections in Greece can really leave us indifferent? The stigmatization and the systematic denigration of the people does not really deserve an answer? Is it possible for us not to raise our voice against this institutional murder of the Greek people? And can we stay silent in front of the forced establishment of a system that outlaws even the very idea of social solidarity?

We are at a no turning back point. It is urgent to fight the battle of numbers and the war of words to stop the extreme-liberal rhetoric of fear and misinformation. It is urgent to deconstruct the moral lessons that obscure the real process that takes place in society. It is more than urgent to demystify the racist Greek insistence on a “characteristic” that aims to elevate the supposed national character of a nation (laziness or intended guile) to the root cause of a crisis that is actually global. What counts today is not the differences, real or imaginary, but the commons: the fate of a nation who will influence others.

 

Many technical solutions have been proposed in order to get out of the dilemma “either destruction of society or bankruptcy” (meaning, as we see it today: “and destruction and bankruptcy”). All solutions should be examined as elements of thought in order to build an other Europe.But first we must denounce the crime, bring out the situation of the Greek people, because of “aid projects” which were conceived by and for the speculators and creditors. Once a support movement is woven around the world, where networks of the Internet are buzzing initiatives of solidarity, the French intellectuals would it be the last to speak up in support of Greece? Without waiting any longer, let’s multiply the articles, the media interventions, the conversations, the calls, the demonstrations. Because any initiative is welcome , any initiative is urgent.

 

In what concerns us, here’s what we suggest: to move quickly to the creation of a European intellectuals and artists comittee in solidarity with the Greek people to resist.

If not us, who will?

If not now, when will it be?

 

 

Daniel ALVARO, Alain BADIOU, Jean-Christophe BAILLY, Étienne BALIBAR, Fernanda BERNARDO, Barbara CASSIN, Bruno CLÉMENT, Danièle COHEN-LEVINAS, Yannick COURTEL, Claire DENIS, Georges DIDI-HUBERMANN, Roberto ESPOSITO, Francesca ISIDORI, Pierre-Philippe JANDIN, Jérôme LÈBRE, Jean-Clet MARTIN, Jean-Luc NANCY, Jacques RANCIÈRE, Judith REVEL, Elisabeth RIGAL; Jacob ROGOZINSKI, Avital RONELLI, Ugo SANTIAGO, Beppe SEBASTE, Michèle SINAPI, Enzo TRAVERSO, Frieder Otto WOLF.

 

 

Translations:

Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Claire Denis, Jean-Luc Nancy, Jacques Ranciere, Avital Ronell. Save the Greeks from their Saviors! February 22, 2012. Translation into English by Anastazia Golemi.
Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Claire Denis, Jean-Luc Nancy, Jacques Ranciere, Avital Ronell. Salvemos el pueblo griego de sus salvadores! February 22, 2012. Translation into Spanish by Mauricio Rugeles Schoonewolff.
Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Claire Denis, Jean-Luc Nancy, Jacques Ranciere, Avital Ronell. Sauvons le peuple grec de ses sauveurs! in: Liberation. February 22, 2012. (French).
Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Claire Denis, Jean-Luc Nancy, Jacques Ranciere, Avital Ronell. Retten wir das griechische Volk vor seinen Rettern! February 21, 2012. Translation into German by Judith Dellheim.
Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Claire Denis, Jean-Luc Nancy, Jacques Ranciere, Avital Ronell. Salviamo la Grecia dai suoi salvatori: Un appello agli intellettuali europe. laRepubblica.it. February 22, 2012. Translation into Italian by Vicky Skoumbi, Dimitris Vergetis, Michel Surya.
Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Claire Denis, Jean-Luc Nancy, Jacques Ranciere, Avital Ronell. ΝΑ ΣΩΣΟΥΜΕ ΤΟΝ ΕΛΛΗΝΙΚΟ ΛΑΟ ΑΠΟ ΤΟΥΣ ΣΩΤΗΡΕΣ ΤΟΥ. in: tometopo. February 21, 2012. (Greek).
Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Claire Denis, Jean-Luc Nancy, Jacques Ranciere, Avital Ronell. Spasimo Grcki Narod Od Njegovih Spasitelja! February 21, 2012. Translation into Serbian by Vesna Madzoski.

 

 

 

 

 

 

 


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