Poète et auteur dramatique français (Dijon, 1689 — Paris, 1773).
Il éblouit ses contemporains par ses traits d'esprit et ses réparties (l'abbé de Voisenon le décrivit comme une «machine à saillies, à épigrammes, à traits»). Grimm, qui disait de lui qu'il était «sans contredit l'homme de la nation qui a le plus de saillies, le plus d'imagination», ajoutait toutefois «… et le moins de goût». Surnommé Binbin — diminutif de Bénigne —, il tenait beaucoup à sa réputation de bonhomie, prétendant qu'il ne pouvait pas plus se retenir de faire une épigramme que d'éternuer, mais «sans fiel, en riant et sans avoir voulu nuire autrement». Il n'était cependant pas dépourvu de mordacité et Duclos, le cardinal de Bernis, Moncrif, l'abbé Desfontaines, Fréron et Voltaire eurent tour à tour matière à le prendre «en guignon pour quelques gaietés les plus innocentes du monde».
   
Sous une gaieté exubérante et une apparente bonhomie se cachait en effet beaucoup d'amertume devant «l'état très médiocre où «(il) rampait», et d'envie lorsqu'il comparait «les honneurs et les pensions» qu'avait rapportés à Voltaire son Poème de Fontenoy, alors que son Essai d'un chant pour servir à un poème héroïque de la Louisiade (1746) ne lui avait valu que «l'indifférence du public et les fades plaisanteries de Desfontaines.» Ses épigrammes, qui n'étaient donc pas si innocentes qu'il aimait à le faire croire, lui coûtèrent un fauteuil à l'Académie française sous le coup d'un veto royal après que l'évêque de Mirepoix l'eut dénoncé à Louis XV comme l'auteur d'une «scandaleuse» Ode à Priape qu'il avait composée dans sa jeunesse. Piron cacha son dépit sous un nouveau trait d'esprit en rédigeant ainsi son épitaphe «Ci-gît Piron qui ne fut rien / Pas même académicien.»
  
Outre ses innombrables épigrammes, Piron est l'auteur de plusieurs pièces de théâtre : drames (les Fils ingrats, 1728 ; Gustave Vasa, 1733 ; Fernand Cortès, 1738) et comédies (Arlequin-Deucalion, 1722 ; la Métromanie, 1738).
 

 


댓글(0) 먼댓글(0) 좋아요(0)
좋아요
북마크하기찜하기