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Résumé
Un homme quitte deux fois par semaine son domicile pour se rendre chez son analyste. La séance se déroule puis il rentre chez lui. Rien que d’assez commun, en somme. Oui, mais avez-vous songé à analyser chaque mouvement, chaque action, chaque sentiment, chaque détail entourant ce rituel d’analyse ? Imaginez-vous la langue de celui qui vit cette expérience, entre monologue intérieur plein d’autodérision et description minutieuse d’un réel transformé par l’attente et la tension de l’observation du moi ?

Biographie
Jerome Gontier est né en 1970, il vit et travaille à Rennes. Après avoir publié Ergo sum en 2002 il publie Continuez, livre qui retrace sa psychanalyse , à l’occasion de la rentrée littéraire 2007

Extraits
Continuez, 1ère partie, chapitre 1

1. Je visite mon docteur deux fois par semaine – les heures et les jours, ça dépend des années.

2. (M’y darda la formidable science qu’à défaut je ne me posséderais jamais que par pièces ou du coude, et comme par accident : ceci donc ne me sauverait pas la vie car il ne faut rien exagérer mais j’escomptais qu’il pût sauver la mienne, si l’on voit ce que je veux dire.

3. – Et, du lieu où je me trouve assis ce matin de l’année deux mil six, devant ma fenêtre ouverte et une haie qui bouge, je ne puis que me savoir gré de ma résolution.

4. Je veux dire par là que sans elle, née donc d’une formidable science qui me darda céans, jamais je n’eusse su articuler proprement mon destin ni nettoyer ma langue et ce qui va avec.

5. Dire par là que sans ce point, ces lignes et ces spirales qui s’ensuivirent, je fusse demeuré hère qui piétine et balbutie beaucoup et quand j’y songe oh ça me fait très peur et je me dis que oui, décidément oui, moi aussi plus d’une fois m’a caressé le front le vent de l’aile de l’imbécillité me dis que bref : j’ai eu très chaud mais c’est passé et je me remercie.)



6. Je m’y rends ne varietur en automobile, parfois au sortir de mes obligations professionnelles ou domestiques, parfois de quelque lieu qui ne regarde que moi – ça dépend des heures et des jours, ça dépend des années mais ce qui ne varie pas c’est que ne varietur une auto me meut qui varie selon l’heure, elle et le jour.

7. (La durée du voyage n’excède jamais la moitié d’une heure, tous aléas de la circulation compris : s’il a pu se produire certain jour que j’arrive en retard, toujours m’en incomba la faute.

8. – M’en incomba toute, donc, car dans cette affaire-là tout décidément me regarde je trouve et c’est une fois qu’on a admis cela beaucoup de temps gagné.)

9. Je m’efforçais naguère y roulant de retrouver le fil que l’au revoir en le coupant la fois d’avant avait en même temps suspendu dans le vide de jours résonnamment pleins si je me fais comprendre – fil dont les trémulations fouettaient l’air, sans doute et le faisaient chanter.

10. En effet, ma parole en ce temps-là était en mon esprit quelque chose fine et souple équipée d’un sens et qu’il serait loisible à chacun de suivre ou de tirer à soi le tout étant de tenir le bon bout et ne pas le lâcher.

11. – Le fait têtu étant que ma parole avait du mal à être continue vu que le temps durant lequel celle-ci se dévidait ou se nouait ou se dépliait ou s’enroulait en des circonvolutions pas possibles, inimaginables même, m’était compté et qu’en son terme un au revoir allait signer la fin de tout craignais-je, alors qu’en vérité c’était seulement une fois coupé que le fil se mettait à trembler faisant chanter l’air donc et moi dedans, alors seulement que le temps travaillait la parole et qui le travaillait, le remplissant à la manière d’une parenthèse à moins que ce ne fût l’inverse mais je n’étais pas sûr – et je n’aimais pas ça.

12. Adoncques, voulant obvier naguère aux pointillés je m’efforçais roulant de retrouver ce fichu fil afin de repartir exactement cette fois vers quoi j’avançais de l’endroit où nous nous étions arrêtés lui et moi la fois d’avant.

13. J’imaginais que cet effort lui agréait, lui agréer m’était très doux, je ne savais pas encore que rien ni personne ne s’arrêtait, que de linéarité que couic, que j’étais tout seul, que la parole enfin obéit à d’autres lois qu’un fil.

14. Désormais je regarde plutôt les champs et la tête vide, l’horizon bosselé, les animaux qui paissent, la route devant mes yeux, derrière par réflexion, la rue, les gens, leurs drôles de têtes et leurs silhouettes.

15. J’écoute la radio, mon vide plein, mon plein vide, les bruits du vent dans l’habitacle, le ronflement du moteur : je n’y pense pas – ou moins.

16. Je présume que c’est mieux, que voilà un gage que du temps a passé et j’en suis satisfait mais ni plus ni moins que jadis où je me faisais fort de lui plaire escomptais-je, pourtant et c’est à n’y rien comprendre.

17. (Céans ne varietur se visite en fin de journée lorsque la lumière tombe, ou pas, ou ne va pas tarder – ça dépend des heures, ça dépend des jours –, au moment de ce qu’on nomme la sortie des bureaux : ils sortent, et moi je m’apprête à rentrer…)

Continuez, 1ère partie, chapitre 2 (extrait).

18. Je connais par cœur depuis le temps les contours précis des zones de stationnement gratuit de sorte que j’y inscris ma variable auto dès qu’arrivé non loin du lieu où quelque chose aura lieu, a lieu, a eu lieu, eut lieu.

19. Il en résulte que j’y épargne un peu de temps et d’argent qui avec et depuis le temps feraient beaucoup si l’on additionnait mais je ne l’ai jamais fait mais je sais de quoi je parle, depuis le temps je crois qu’on peut me croire sur parole, – et puis a-t-on seulement le choix ?

20. Cependant : malgré cette connaissance aiguë des contours il m’arrive quelquefois aussi de ne pas trouver à me parquer où je connais par cœur et de subséquemment tourner en rond, en rond dans mon auto.

21. Alors, si me voilà en retard ou dans son imminence, je jette mon dévolu sur une place obligatoirement payante et libre et je m’y parque, toujours de mauvais gré car il n’est jamais agréable je trouve de n’avoir pas le choix même si avec le temps on s’y fait car on se fait à tout aussi je sais.

22. – D’autant me dis-je ensuite que la question du choix est extrêmement relative en vérité dans la mesure où, en cette occurrence-ci et une fois mon non-choix constaté je m’aperçois quand même toujours que je possède encore et malgré tout le choix minime si l’on y tient mais qui est-on pour y tenir ? entre deux zones de stationnement payant ce qui ne met aucun baume à mon cœur il est vrai mais me permet de respirer un temps qui n’est pas négligeable car il est mieux que rien.

23. C’est alors l’une ou l’autre sur quoi je jette mon dévolu contraint et de fort mauvais gré, – quant à laquelle de rue exactement c’est ça dépend des heures, et ça dépend des jours.

24. (Faire le choix qui suit de ne pas glisser de pièce dans la machine est un pari que je fais sans jamais me départir d’une appréhension qui me dis-je fait partie du pari que je fais mais cela reste assez rare cependant car généralement je dis bien : généralement je trouve à me parquer dans l’une des zones de stationnement gratuit dont les contours me sont connus par cœur, donc depuis le temps et je préfère, – il va sans dire que je préfère beaucoup.)

25. Il s’écoulera de trois quarts d’heure à une heure entre le moment où je serai descendu de ma variable auto et celui où j’y remonterai – sauf aléas dans le détail desquels ni ici ni ailleurs je n’entrerai vu qu’ils sont infinis, imprévisibles et toujours déroutants.

26. Car : à s’y aventurer on perdrait beaucoup de temps précieux, tous les repères ainsi que la vue juste.

27. Or, quelque chose qui ressemble à mon salut est à ce prix : la vue juste, je veux dire une vue proprement débarrassée des fééries qui encombrent l’œil d’une part, de l’autre l’air entre lui et son objet.

28. Ainsi à l’essentiel est ma riante devise parfois mais où aussitôt me dis-je est l’essentiel et qu’est-ce ?

29. Comment l’identifier, le cerner ?

30. Comment opérer le départ entre lui et l’accessoire, et qui opère au juste ?

31. Puis-je avoir confiance en cet opérateur ?

32. – Quelle drôle d’idée.

33. Pourquoi d’ailleurs après tout ne pas rentrer dans le détail des aléas si tant est que c’en soient ?

34. La vue juste n’est-elle pas à ce prix : le prix des aléas ?

35. – Et quand, à ce moment précis, ma parole se mord la queue j’arrête.

36. Donc : le temps de ma parole à venir, je veux dire le temps de la parole pour le dévidage ou le nouage ou le dépliement ou l’enspiralement de laquelle ne varietur je me rends deux fois par semaine en auto vespérale au cabinet de mon docteur, parole à prix fixe mais soumise pour le reste à variations de tous genres et pas seulement de temps, se trouve bordé par deux zones floues, mollassonnes et infinies sous un certain regard qui ne sont pas silencieuses mais tremblent un peu dans l’air, le font chanter et moi dedans, mâchent ce qui va advenir ou ce qui est passé qui tremble et qui résonne.

37. Donc : le temps de ma parole à venir est frangé de sorte que, de frange en frange, il est malaisé de circonscrire l’aire qu’il occupe car on n’y voit pas très clair et car cette aire, où s’exécute ma parole si je peux dire quelque chose comme ça, pour prégnante qu’elle soit demeure indéfinissable du fait qu’elle bouge entre autres mais qu’est-ce qu’elle fait parler.

38. – C’est tout ce que je peux dire.

[…]

Céans, 1ère partie, chapitre 2, extrait n° 2.

[…]

39. Pour des raisons qui ne m’appartiennent pas toujours, parfois aussi me voilà en avance : je veux parler alors d’une avance assez conséquente pour me dire vraiment tel, je veux dire une avance qui ménage assez de temps devant pour escompter en jouir comme je l’entends n’est-ce pas.

40. Et, dans ce cas, je vais quelque part où je m’arrête.

41. (Les raisons qui ne m’appartiennent pas toujours sont dues aux aléas, celles qui sont à moi me sont dues mais je n’en dirai rien, toutes me mènent au même endroit qui est un point crucial où je m’arrête et qui varie aussi car je possède alors encore le choix pas si minime que ça non plus entre plusieurs : je vais ici ou là qui est toujours ici quand j’y suis, je bois ceci ou bien cela – ça dépend des heures, ça dépend des jours.

42. Ce qu’ensuite j’y fais dépend beaucoup aussi mais ce qui ne dépend pas c’est que toujours je dépose la monnaie sur la table ou le comptoir à la fin et si nécessaire attends qu’on me la rende et dis merci avant de m’en aller, puis : au revoir.)

43. Ou bien je déambule à pas lents, quiets, sans but parmi les rues lorsqu’il fait beau par exemple ou que j’en ai envie ou que je n’ai pas le temps selon moi d’aller où m’arrêter ou d’autres choses qui sont des raisons du même genre, excellentes je trouve et qui varient beaucoup, donc, aussi.

44. Quelquefois alors pendant ce temps que je déambule quiet et lent sans but je compte mes pas mais pas toujours, ou je chantonne mais pas toujours non plus : cela dépend des heures, cela dépend des jours, cela dépend de mon humeur.

45. Ce que je chantonne aussi dépend des heures, des jours, de mon humeur mais généralement quand même c’est gai car sinon à quoi bon chantonner ?

46. Du reste, que je déambule sans but parmi les rues à pas lents et quiets n’est qu’une façon de parler car en réalité s’il est vrai que je déambule à pas dits tels ce n’est pas tout à fait sans but car je me dois la vérité et est-ce que j’ai le choix, encore une fois ?

47. Le but en fait est de passer le temps dans tous les sens, de réfléchir en chantonnant ou en comptant ses pas, d’investir quelque chose qui est un espace physique et verbal, musical aussi bien plein de temps avant d’en pénétrer un autre à l’heure fixée vers quoi j’avance, qui sera lui aussi un espace physique et verbal, musical aussi bien plein de temps mais autre.

48. – Rigoureusement autre.

49. (Une rue quelque part par là se nomme rue de la Santé : il m’arrive d’y parquer mon auto ou de l’emprunter à pied dans les deux sens mais pas plus que les autres rues qui me voient déambulant lent, – c’est une rue comme une autre pour moi, cela dit en passant.)

50. Parfois aussi je stationne quelques minutes debout devant un distributeur automatique.

51. J’ai prévu dans ce cas car je suis quelqu’un organisé, extrêmement rigoureux quand je veux avant le départ de mes obligations professionnelles ou domestiques qui par définition ne peuvent se contourner, je crois ou bien encore de quelque lieu qui ne regarde que moi, lui et dont je ne dirai rien toujours, donc le temps que je perdrai devant la machine afin de ne pas me mettre en retard quand sonnera l’heure fixée vers quoi j’avance même arrêté.

52. – Mais, réfléchis-je parfois : Automate ou pas peut-on y perdre son temps ?

53. Comment s’y prend-on exactement pour perdre son temps ?

54. A rebours, que veut dire le gagner ?

55. Finalement, peut-être alors et tous comptes faits en y réfléchissant bien et d’une certaine manière : fait-on autre chose et tout le temps que perdre son temps si l’on entend ce que cela veut dire ? 56. Gagner son temps est-il en effet très franchement concevable et comment s’y prend-on pour ce faire ?

57. Oui, oui : quel est le secret qui fait gagner son temps ?

58. Et qu’est ce temps et de quoi est-il fait s’il s’admet qu’on puisse à l’envi l’encaisser le dilapider ou encore l’épargner ?

59. Serait-ce un trésor, un tribut, une monnaie d’échange ?

60. Mais qui en fixe le prix alors, qui ?

61. Selon quel cours ?

62. Quelle prise exacte a-t-on sur lui, je veux dire : le temps ?

63. Qu’est-ce qui de lui échappe toujours et qu’est-ce qu’on tient de lui, suivant quelles modalités, et quelles modalités fixées par qui, par quel opérateur ?

64. Qu’est-ce qu’on en sauve et pour quoi faire au juste ?

65. Peut-on acquiescer sans rire à la déclaration suivante : Pour nous, physiciens dans l’âme, le temps n’existe pas.

66. – Qu’est-ce que ça veut dire ?

67. Etcetera.

[…]

Continuez, 1ère partie, ch.2,

[…]

68. (Le curieux est que pendant toutes ces réflexions ou avant ou après je possède encore une fois le choix, cette fois entre trois automates entre lesquels j’alterne de manière assez équilibrée je trouve, je pense selon l’endroit d’où j’arrive en auto puis à pied et mon humeur.

69. – Et le curieux aussi est que ce choix de la station ne va pas non plus sans une certaine joie non pas d’avoir le choix mais d’avoir face à soi cela qui est qu’on n’avait pas prévu mais prend tonitruant comme c’est.

70. – Et le curieux encore, voire le jubilatoire est que je tienne, immobile et debout attendant la sortie de ce que j’hésite à nommer mon extrait mais je crois que c’est ça, à éprouver irrésistiblement le voisinage du cabinet de mon docteur

71. Je veux dire par là qu’il existe un autre automate en vérité que je ne fréquente pas, lui, jamais même s’il m’arrive de le croiser durant mes déambulations quiètes et si je ne le fréquente pas, lui, donc, c’est parce que je le trouve loin, oui, trop loin de la tiédeur du cabinet et que ça me ferait presque peur et froid de m’y arrêter exilé en quelque sorte et c’est curieux, je sais mais c’est ainsi et s’accompagne et se pare voire, donc d’une certaine jubilation y advenant très immanquablement quand je le prends comme c’est.)

72. M’éloignant ensuite de l’appareil je glisse une partie de l’extrait dans une poche, manteau ou pantalon – cela dépend des heures, cela dépend des jours –, plie le reliquat dans mon portefeuille avec ma carte bancaire dont je connais le code par cœur.

73. J’effectue ces gestes d’un air très détaché, comme quelqu’un qui sortant du bureau s’apprête à aller faire une course, j’imagine.

74. Parfois aussi d’ailleurs en effet je vais de ce pas lent acheter un paquet de tabac ou des feuilles à rouler ou le journal ou un briquet ou quoi que ce soit qui coûte afin d’avoir la monnaie exacte tout à l’heure au moment de payer l’exécution de ma parole, ce qui fait que mon air très détaché emprunté à quelqu’un qui sortant du bureau s’apprête à aller faire une course, j’imagine n’est pas totalement joué je trouve – ou c’est que le jeu n’est pas où je le crois je ne sais pas vraiment.

75. (Ce que je sais en revanche est que voir juste ne veut rien dire, je veux dire n’apporte aucun salut, quelque détaché que j’aie l’air, si ne se déploie pas ou ne se déplie pas ma parole dans tous les sens qui ont un sens : la vue ne s’affine que dans la bouche, et la vue que j’ai de moi détaché ou pas mes extraits dans la poche ne se réalise, juste ou pas que dite, point.)

76. Autrefois je lisais le journal le temps qu’il me restait même s’il n’existait pas mais j’avais du mal, vraiment du mal à être physicien dans l’âme alors, et je marchais à pas toujours quiets dans les rues, fixé de l’œil.

77. Mais un jour j’ai trouvé que ce n’était pas très sérieux quand même d’arriver avec lui sous le bras au cabinet alors j’ai arrêté : ce n’était pas très sérieux et en même temps c’était grave, c’est curieux aussi mais c’est aussi ainsi.

78. Mon docteur a remarqué l’effet de ma résolution mais n’a rien dit ou il n’a rien remarqué du tout, c’est probable aussi lorsque je réfléchis un peu, je ne sais pas.

79. Cela ne m’en déplut pas moins toutefois même plus à vrai dire que s’il n’avait sciemment rien dit car s’il n’avait sciemment rien dit, et qu’aurait-il pu dire de toute façon qui n’eût frisé le ridicule : Tiens, vous avez mis le Monde dans votre poche ?

80. Où est donc votre Equipe ?

81. Qu’avez-vous fait de votre Humanité ?

82. Vous avez égaré votre Point de vue ? au moins ce silence médité, têtu et su tel des deux côtés de nous participant en somme d’un jeu eût-il donné crédit même si muet à l’effort par moi consenti pour revêtir les signaux d’une certaine gravité tandis que sinon, dans cet autre cas qui est le plus probable : à savoir qu’il n’a rien remarqué des efforts que j’avais consentis, tout simplement, il me fallait admettre alors que je l’indifférais d’une certaine façon, ce qui était quand même une perspective dure à avaler si ça peut se dire mais aujourd’hui tout cela m’indiffère moi aussi assez voire complètement et aurait même tendance, je dois dire à m’amuser ce qui est un autre signe indubitable je trouve que des choses quelque part bougent et pas seulement le temps et je suis satisfait aussi de ça, depuis le temps et c’est normal je trouve : peut-être est-ce que je m’éloigne de moi ou que je m’en approche ?

83. – Je ne sais pas, puis qui est je de toute manière, et qui est moi n’est-ce pas ?

84. Et où sont-ils ?

85. Et d’où causent-ils ?

86. (Etcetera, bien sûr.)

[…]

Jérôme Gontier est né en 1970.
Continuez paraîtra chez Léo Scheer, dans la collection Laureli, en septembre prochain
C'est son deuxième livre, après (ergo sum) (Al Dante, 2002)

 


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