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Le plaisir au dessin
17/09/2009
Galilée
Ce texte reprend dans une nouvelle version celui du catalogue de l’exposition « Le plaisir au dessin », que Jean-Luc Nancy avait organisée en 2007 au musée des Beaux-Arts de Lyon. Il présente une réflexion sur le dessin qui considère ce dernier à la fois pour lui-même et comme un paradigme pour tous les arts de ce qu’on nomme « la forme », et plus précisément la forme dans son mouvement naissant, dans sa formation, dans son élan et dans le maintien de cet élan par-delà l’achèvement de l’œuvre.
Le « plaisir » dont il s’agit ne doit pas être compris comme satisfaction mais comme maintien ou reprise du désir dont la forme procède, ou mieux : que la forme « est » en quelque façon. S’engage ainsi une discussion avec la théorie freudienne du plaisir tant sexuel qu’esthétique.
Entre les sections du texte figurent des « carnets de croquis » qui rassemblent un grand nombre de citations d’artistes ou de philosophes comme autant d’esquisses pour multiplier les lignes de pensée.
Dess(e)in (c'est le même mot) : désir de faire venir la forme, c'est-à-dire l'idée.
Dessin : idée sensible, ligne qui porte puissance d'infini. Dessin graphique, sans doute, mais aussi mélodique, rythmique, filmique, poétique. C'est un des opérateurs communs de tous les arts. Son plaisir, c'est son désir : que la forme vienne et que sans se déposer elle suspende son tracé pour en renouveler tout l'élan. Plaisir de désirer, non de résoudre une tension. C'est par quoi il faut aborder l'érotique de l'art aussi bien que l'érotique tout court.
Finalité sans fin : renouvellement infini de la fin, puisqu'elle n'est autre que l'inépuisable profusion qui nous est offerte de formes, de lignes de sens. Accompagné des dessins de Voilerie Adami, Pierre Alechinsky, Jean Le Gac, Ernest Pignon-Ernest, François Rouan, Gérard Titus-Carmel, Vladimir Veliékovié.